Résumé :
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"Il se peut que le lecteur connaisse la célèbre histoire chinoise du mille-pattes qui, privé de sa liberté de mouvement, mourut de faim parce quon lavait obligé à bouger en commençant toujours par sa soixante-dix-huitième patte et à se servir ensuite de ses autres pattes dans un ordre déterminé. Cette histoire est souvent citée pour dénoncer la présomption qui essaie de donner une explication rationnelle du mouvement. Mais, manifestement, le pauvre insecte fut la victime de régulations purement mécaniques, et cela a peu de rapport avec lart du mouvement dont le flux sécoule librement."
Cette anecdote, relatée par Laban dans sa préface, contient lessence même de sa conception du mouvement : grand théoricien de la danse libre sans lui, on ne peut concevoir ni lexpressionnisme allemand ni labstrait américain , il a été le premier à poser les principes dune danse où le mouvement devient la libre expression dune émotion, dun état dâme. La Maîtrise du mouvement, son dernier ouvrage et le plus complet, enfin traduit, rend compte de lampleur et de la portée de sa pensée théorique, quil a du reste codifiée grâce à un système universellement utilisé par les danseurs, la labanotation.
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